Retour sur l’Apéro-Club : GO Leaks, le WikiLeaks à la Nantaise arrive


C’est une première au niveau régional en France. La plate-forme numérique GO Leaks (Grand Ouest Leaks) permettant à des sources de communiquer en toute confidentialité avec des journalistes sera lancée début décembre 2015. Elle a été présentée le 12 novembre à une trentaine de journalistes locaux à l’occasion d’un Apéro Club organisé par le CPNA à Nantes. Entre curiosité et fascination.

GO Leaks est né dans le contexte de la Loi relative au renseignement et des questions qu’elle pose en matière de secret des sources. Deux Nantais, l’informaticien @datapulte et le journaliste Romain Ledroit ont ainsi eu l’idée de mettre au point ce « tuyau sécurisé pour permettre des échanges d’informations ou des recueils de témoignages sécurisés entre une source et un journaliste », explique le second.

Sur le plan technique, Go Leaks s’appuie sur le premier site open-source de divulgation de documents, Global Leaks. « L’enjeu est donc de permettre à une source, un lanceur d’alerte qui a des informations qu’il juge sensibles de les transmettre à un journaliste préalablement identifié sur la plate-forme. Et qu’il aura choisi », poursuit @datapulte. « Les échanges sont parfaitement sécurisés. Ils se déroulent sur Tor, un logiciel de navigation anonyme et ils sont cryptés ». Ce qui nécessite au passage le maniement de clés PGP, indispensables pour le déchiffrage.

Pour des problématiques régionales

Tor, clés PGP… Voilà des termes qui peuvent paraître bien compliqués au journaliste profane. Romain Ledroit rassure : « oui, cela nécessite quelques compétences de base mais il est très simple de s’y mettre ».  Un constat confirmé par Jean-Marc Bourguignon, chargé par Reporters sans Frontières (RSF) de contribuer à la sécurité informatique de différents médias en zone de conflits (Syrie…). Egalement convié à cet Apéro Club, il reconnaît qu’à « RSF, nous suivons de près cette initiative. Certains journaux ou sites nationaux ont bien des plates-formes d’échanges sécurisés mais elles ne répondent pas forcément aux besoins de lanceurs d’alerte ayant des informations sur des problématiques locales ».

Tout juste créée, l’association GO Leaks devrait bientôt recourir au financement participatif pour le lancement de sa plate-forme, début décembre. En attendant, suivez le compte Twitter : @goleaks_.