D’ici le 1er juillet 2017, toutes les entreprises de presse en France devront être dotées d’une charte de déontologie. Cette obligation est formulée dans une proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale en première lecture, le 8 mars dernier. Dans la foulée, le député PS Patrick Bloche est venu présenter son texte à Tours (Indre-et-Loire), à l’occasion des 9e Assises du Journalisme (9-11 mars 2016). Le Club de la Presse Nantes Atlantique (CPNA) y était.
Sous l’impulsion notamment de Patrick Drahi (Libération, l’Express…) et de Vincent Bolloré (Canal Plus), les mouvements de concentration se sont accélérés ces derniers mois dans la presse française. Ils s’accompagnent bien sûr de nombreuses questions en termes d’indépendance des médias. Une proposition de loi adoptée le 8 mars, en première lecture (procédure accélérée) à l’Assemblée nationale vise précisément à « renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias ».
« Une entreprise de presse n’est pas une entreprise comme une autre », a expliqué Patrick Bloche, également président de la Commission des affaires culturelles. L’objectif de ce texte – dans lequel il est aussi beaucoup question du secret des sources – est notamment « de mettre le journaliste et sa rédaction à l’abri d’éventuelles pressions nées d’intérêts économiques des actionnaires ou des annonceurs ».
La charte déontologique, une obligation
La boite à outils comprend l’obligation d’élaborer une charte déontologique. Elle devra être rédigée « de façon conjointe par la direction et les représentants des journalistes », stipule le texte. Dans les faits, et sous réserve bien sûr des suites parlementaires, cette charte devra être en place au sein des entreprises, le 1er juillet 2017. En cas de manquement, le député a évoqué « un risque de suspension de tout ou partie des aides à la presse »…
Sur la forme, Vincent Lanier, premier secrétaire général du Syndicat national des Journalistes (SNJ), plaide volontiers en faveur d’une charte unique dans toute la presse. Ceci « pour éviter un morcellement de l’éthique ». Directeur de Libération (où il existe déjà une charte de déontologie), Laurent Joffrin « imagine mal un texte qui ne prend pas en compte les spécificités de tel ou tel média. Ce qui compte, c’est la signature d’un contrat entre la direction, l’équipe et le lecteur ». François Ernenwein, rédacteur en chef à La Croix imagine lui, un compromis, « avec une partie commune puis une déclinaison selon les entreprises ». La solution ?