Édité par Saint-Nazaire Associations, le magazine Estuaire, qui couvre l’actualité culturelle, sportive et associative de la région nazairienne et de la Carene, est menacé de disparition. La subvention de 138 000 euros jusqu’alors accordée par la communauté d’agglomération de Saint-Nazaire ne sera pas reconduite. Conséquence : l’hebdomadaire gratuit pourrait cesser de paraître à partir de septembre.
“Le coup de massue !”
“Il n’y a pas eu de réunions avec le bureau, comme habituellement, ni de concertations. Un technicien de la Carene nous a annoncés brutalement la nouvelle. Ce fut le coup de massue, un choc absolument total !”, s’exclame Mireille Peña, la rédactrice en chef du magazine Estuaire, contactée par le CPNA. Interrogé sur ce point, Mickaël Fairand, chargé des relations presse à la ville de Saint-Nazaire, confirme que cette décision n’a pas fait l’objet d’un vote au conseil communautaire puisqu’il s’agit d’un transfert de charges financières de la Carene à la ville. Toutefois “Saint-Nazaire Associations [en] a été avertie”, selon lui.
Les raisons ?
La “critique” formulée par la ville ? Le magazine se cantonne à l’actualité culturelle. De ce fait, “Estuaire ne couvre pas tout le spectre des associations, notamment sportives”, indique Mickaël Fairand qui constate “un manque”. Par ailleurs, la convention avec Saint-Nazaire Associations prévoyait qu’Estuaire poursuive le développement sur le numérique. Un site internet existe bel et bien. Mais le magazine est, selon la ville, présent “de manière incomplète et non efficiente” et l’outil numérique n’est pas adapté à l’évolution future du paysage de l’information.
Un nouveau modèle économique ?
Cette subvention jusqu’alors apportée par l’agglomération au magazine Estuaire représente l’essentiel de ses ressources, les revenus publicitaires permettant de payer l’imprimerie (45 000 euros / an), indique Mireille Peña. Afin que la subvention publique ne soit plus son principal pilier, Saint-Nazaire Associations envisage donc de changer de statuts pour “trouver d’autres partenaires financiers” et “agrandir” son territoire de diffusion tout en restant “un magazine de proximité”. D’après Mickaël Fairand, la structure associative devra présenter un nouveau projet d’ici septembre, date à partir de laquelle le versement de la subvention s’arrêtera.
Une mobilisation immédiate
Pour sauver le magazine Estuaire, un mouvement civique et citoyen s’est spontanément lancé. La pétition, qui sera adressée au président de la Carène David Samzun, également maire (PS) de Saint-Nazaire, a récolté plus de 1 900 soutiens, auxquelles s’ajoutent “plus de 700 signatures papier”, précise sa rédactrice en chef. “L’objectif des 2 500 signatures est donc atteint”, se félicite-t-elle. Une mobilisation à laquelle ont également pris part plus de 90 commerçants et 85 associations qui craignent, elles aussi, la suppression de leurs subventions, d’après Mireille Peña.
Edité depuis 1984, l’hebdomadaire gratuit est distribué à 5 500 exemplaires chaque semaine, sur les dix communes de la Carene (Besné, La Chapelle-des-Marais, Donges, Montoir-de-Bretagne, Pornichet, Saint-André-des-Eaux, Saint-Joachim, Saint-Malo-de-Guersac, Saint-Nazaire et Trignac). Le magazine Estuaire (média partenaire du CPNA entre 2013 et 2016) emploie, par ailleurs, 2,5 salariés ainsi que deux pigistes réguliers.