Le gouvernement a décidé de supprimer de son site internet le service “Désinfox coronavirus”, qui recensait des articles de “fact-checking” de certains médias à propos du Covid-19, et qui était fortement critiqué au sein des rédactions, a annoncé mardi 5 mai 2020 le ministre de la Culture, Franck Riester.
L’objectif de cette rubrique, lancée le 23 avril dernier, était, selon le gouvernement, de “mettre en évidence la multitude de fausses infos qui circulent sur le coronavirus et de combattre cette désinformation massive”.
Seulement, cette initiative gouvernementale avait fait réagir le monde médiatique. Dans une tribune intitulée “L’Etat n’est pas l’arbitre de l’information”, publiée dans Le Monde le 3 mai 2020, de nombreuses sociétés de rédacteurs ou sociétés de journalistes (Arrêt sur images, BFM TV, Courrier international, les Echos, Europe 1, Le Figaro, France 2, France inter, le JDD, Libération, M6, Marianne, Mediapart, LCP, le Monde, l’Obs, le Parisien, Paris match, le Point, RFI, RMC, RTL, Sud Ouest, Télérama, la Tribune, 20 minutes…) s’insurgent et demandent la fermeture immédiate du site, en rappelant que “la presse française est indépendante de l’Etat et du pouvoir politique”. Et d’ajouter : “Elle doit même exercer, dans sa pluralité et sous l’œil critique de ses lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, son rôle de contre-pouvoir.”
De son côté, le Syndicat national des journalistes (SNJ), qui avait critiqué la démarche dans un texte commun avec le SNJ-CGT, avait annoncé lundi 4 mai avoir saisi le Conseil d’Etat en référé pour obtenir le retrait de cette rubrique, y voyant “une atteinte à la liberté de la presse”.