Dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’Homme, le 10 décembre 2020, la Fédération internationale des journalistes (FIJ), qui rassemble 600 000 membres dans 150 pays, publie le Livre blanc sur le journalisme mondial. Outre des études et des enquêtes sur la liberté d’expression, les conditions de travail, la jeunesse ou l’égalité des genres, la FIJ annonce dans ce document de 62 pages que 2 658 journalistes ont été assassinés depuis 1990, dont 42 en 2020, et 235 sont actuellement en prison.
L’addition des différents chiffres compilés par la FIJ depuis son premier rapport annuel sur les journalistes tués, publié en 1990, révèle que 2 649 personnes ont été tuées, “un chiffre ahurissant qui, ramené à la moyenne hebdomadaire, montre que deux journalistes ou travailleurs des médias meurent chaque semaine”.
Depuis le début de cette année, la FIJ a enregistré 42 assassinats de journalistes et de membres du personnel des médias (49 en 2019) dans des attaques ciblées, des explosions à la bombe et des tirs croisés dans quinze pays du monde. La FIJ classe aujourd’hui l’Amérique latine comme la région la plus dangereuse avec 15 meurtres, suivie de l’Asie-Pacifique avec 13 affaires de meurtres. L’Afrique et les pays arabes et le Moyen Orient ont enregistré six meurtres par région et sont en troisième position devant l’Europe avec deux assassinats. Dans son classement pour 2020 par pays, le Mexique arrive en tête de la liste pour la quatrième fois en cinq ans avec 13 meurtres, suivi du Pakistan (5) tandis que l’Afghanistan, l’Inde, l’Irak et le Nigeria ont enregistré 3 meurtres chacun.
Par ailleurs, selon la FIJ, “au moins 235 journalistes sont actuellement en détention dans 34 pays du monde”. Les pays qui comptent le plus grand nombre de journalistes incarcérés sont la Turquie (67), l’Egypte (21), la Chine (23), l’Erythrée (16), l’Arabie Saoudite (14), la Biélorussie (11), le Yémen et le Cambodge (9), le Cameroun (6), le Maroc et le Myanmar (5).