Comment se développe une rumeur ? Qui tire les ficelles du complotisme ? Quand on est journaliste, comment ne pas se faire instrumentaliser, manipuler ?… Fake news et éducation aux médias étaient au programme de la dernière rencontre thématique du Club de la Presse Nantes Atlantique, le 20 janvier.
Thierry Bercault, journaliste à France 3 pendant une trentaine d’années, nous a démontré comment les fake news rapportaient beaucoup d’argent à de nombreux sites frauduleux et aussi aux navigateurs type Google qui, à court terme, ont peu intérêt à lutter contre ces sites de désinformation.
Thierry nous a présenté quelques fake news et certaines façon de les démonter, comme sur cet exemple où certains anti-IVG ont voulu « prouver » la douleur d’un fœtus extirper. Le journaliste a également lancé de nombreuses pistes pour que le club de la presse devienne un acteur important dans la lutte contre les fake news.
Recréer du dialogue et préserver le lien de confiance avec le grand public
Mathilde Chevré, intervenante et formatrice en Éducation aux Médias
De son côté, Mathilde Chevré, intervenante et formatrice en Éducation aux Médias, a montré que, même si de nombreuses associations et acteurs travaillaient déjà en complémentarité sur la question de la désinformation à l’échelle du département, le chantier sur la question de l’Éducation aux Médias et de l’information (EMI) demeurait encore vaste.
« Des territoires peuvent être investis un peu plus encore, tout comme le monde de l’entreprise ou l’espace public à la faveur d’échanges nourris ou d’ateliers ludiques, explique-t-elle. Objectifs : recréer du dialogue et préserver le lien de confiance avec le grand public alors même que les demandes d’accompagnement pédagogique dans les écoles et les collèges affluent, les collectivités et les institutions prenant par ailleurs la mesure des impératifs.
Si la formation à l’esprit critique et le questionnement de nos usages liés à l’information et aux réseaux sociaux supposent du temps et des moyens, les journalistes professionnels ne sont pas en reste à l’instar d’initiatives comme le collectif La Friche, Entre les lignes ou encore le médias des jeunes Ta Voix portée par La voix du Nord. Ils investissent de plus en plus le champ de l’EMI sur la base d’un engagement rémunéré. »
Un autre rdv en perspective
Dommage que les participants étaient si peu nombreux (seulement 11 personnes au total, intervenants inclus) car le débat a été riche en enseignement et en perspectives. Mettons cette faible participation sur le dos de la situation sanitaire actuelle. Nous organiserons sans doute un futur apéro’club sur ce même thème pour faire le point sur les avancées concrètes réalisées par le club en matière de lutte contre la désinformation.
Crédits Photos : Didier San Martin