Portés par le financement de l’ancienne association TV Nantes (Patrick Ardois et Eric Warin), plusieurs journalistes nantais ont mené une étude durant l’été 2024. Objectif : faire l’inventaire des médias indépendants à Nantes et autour. Ils ont présenté cet inventaire le 25 septembre, au Médiacampus, en prélude au Festival de l’Info locale.
Près de 50 médias locaux sont implantés à Nantes. « Certains se définissent comme neutres et engagés, d’autres comme alternatifs, militants ou indépendants. Au-delà de la définition, leur point commun est une certaine insécurité financière et l’augmentation des activités d’éducation aux médias », synthétise Marie Le Douaran, des Autres possibles, membre du comité de pilotage de l’inventaire, écrit par le journaliste Emmanuel Bouvet (épaulé par Sébastien Morvan, de l’Onde porteuse).
Le pluralisme et la précarité financière
Radios associatives, presse satirique, sorties culturelles, journaux de solutions, d’investigation, sportifs ou économiques, infolettre, pure vidéos, en ligne ou en papier… « 8 à 10 médias ont disparu depuis 2014, mais c’est un écosystème très riche, dans lequel le pluralisme est perçu comme fragile », poursuit Marie Le Douaran. De nombreux médias ont souligné leur vulnérabilité économique et le manque de visibilité financière qui entrave parfois l’évolution nécessaire vers le numérique.
Si tous les médias n’ont pas répondu à l’enquête, les chiffres recueillis annoncent 110 équivalents temps plein, 900 bénévoles et un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros cumulés.
Cette étude évoque aussi les médias implantés à Nantes à vocation régionale ou nationale, comme Presspepper, Brief ou la Scène, mais aussi les différents médias du groupe Ouest France, et ceux qui sont basés à Saint-Nazaire. Pour compléter le paysage médiatique local, 240 podcasts sont recensés par Ouestmédialab.
Le débat qui a suivi la présentation de l’inventaire était animé par Antony Torzec (rédacteur en chef de médiacités Nantes), et enrichi par le témoignage de la masterante Florence Ramel sur ses recherches consacrées aux genres dans les médias libres et indépendants.