Le ministère du travail a pris un arrêté d’extension, publié au JO du 22 avril 2016, rendant obligatoire l’application à toute la presse magazine du barème minimal de pige. Celui-ci avait fait l’objet d’un accord entre le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) et des syndicats de journalistes, dont le SNJ, en mai 2015.
Concrètement, toute pige de rédaction destinée aux publications magazine sur papier doit donc être rémunérée au minimum à hauteur de 53,46 euros brut le feuillet (1 500 signes ou espaces) avant congés payés, 13eme mois et ancienneté. Le montant minimal s’élève à 84,66 euros pour un dessin. Aucun montant minimal n’est fixé pour les photos*. L’accord prévoit le versement de l’indemnité d’appareil photo de 65,76 euros pour tout journaliste employant son matériel personnel à la demande de l’employeur. Le SNJ qui réclamait avec insistance un tel barème minimal depuis 1987 a obtenu dans la dernière ligne droite que la partie patronale s’engage à faire évoluer ce barème au même rythme et au même taux que celui des journalistes mensualisés.
« L’adaptation » du barème aux piges numériques est inscrite dans l’accord mais n’a pas encore été négociée. Les représentants patronaux avaient catégoriquement refusé que le barème s’applique aux travaux sur internet. Mais l’alignement du montant de la pige numérique sur la pige papier s’impose pour tout travail comparable.
Ce barème vient s’ajouter à ceux en vigueur dans la presse quotidienne nationale (66,25 euros le feuillet), dans la presse spécialisée (42 et 45 euros le feuillet pour une diffusion inférieure et supérieure à 5 000 exemplaires). L’accord signé avec la Fédération nationale de la presse spécialisée a été étendu par le ministère du Travail fin 2015. La frontière n’est pas toujours bien définie entre presse magazine et presse spécialisée. Mais il est clair que si les journalistes mensualisés d’un titre relèvent de la presse magazine, les journalistes pigistes doivent se voir appliquer le barème de pige de la presse magazine.
Des barèmes minimaux de pige sont toujours attendus pour la presse quotidienne régionale et départementale, la presse périodique régionale, les agences . En attendant, les délégués syndicaux peuvent négocier un barème d’entreprise pour mettre fin au « gré à gré » et aux tarifs opaques et insuffisants pratiqués dans certaines entreprise au détriment des consoeurs et confrères rémunérés à la pige.
* Aucun barème minimal n’a été négocié pour les photos car celui-ci dépend d’un accord, prévu par la Loi Hadopi, qui n’a jamais vu le jour compte tenu de la mauvaise volonté patronale. Puis d’un décret refusé par tous les professionnels vu l’insuffisance des montants envisagés.