Le décret et l’arrêté instaurant un salaire minimum pour les photojournalistes rémunérés à la pige ont été publiés le mercredi 10 mai 2017 au Journal officiel.
Le texte prévoit que la rémunération minimale pour une commande de photographie ne peut être inférieure à la rémunération conventionnelle prévue pour cinq heures de travail, soit une demi-journée, pour les photographes employés comme salariés permanents dans les entreprises de presse. Au regard des différentes grilles de rémunérations négociées collectivement dans les six formes de presse, la valeur de référence utilisée est la moyenne de ces rémunérations, soit 60 euros la pige, revalorisée chaque année au même rythme que le Smic.
Le décret créée aussi un nouveau droit pour les photographes payés à la pige, en leur accordant le bénéfice des accords relatifs aux droits d’auteurs des journalistes pour la réutilisation de leurs photos dans les supports numériques de la presse.
“Le dernier coup bas du quinquennat Hollande”
Une décision qui a aussitôt fait réagir le SNJ (Syndicat national des journalistes). “Un tel salaire ne permettra pas aux photographes rémunérés à la pige de vivre décemment. Il ne leur permettra pas non plus de renouveler leur matériel”, peut-on lire sur sur son site internet. Le communiqué titré “Le dernier coup bas du quinquennat Hollande” dénonce “un texte de régression”.
Le syndicat déplore, par ailleurs, que le gouvernement a “cédé” aux organisations patronales, “qui non seulement avaient refusé la négociation d’un barème dans leurs branches respectives, mais ont osé prétendre qu’un tel barème allait les étrangler”. Le SNJ appelle la profession à se mobiliser pour obtenir, dans toutes les formes de presse, des barèmes de piges “dignes de ce nom”.