Destiné aux jeunes, le jeu est créé en partenariat avec Fragil, Prun’ et le magazine Les Autres Possibles. Le premier atelier s’est déroulé le 3 février 2022 au bar Pioche avec le VLIPP avant d’être diffusé sur la radio Prun’ le 29 mars prochain puis dans les écoles. Pour en savoir plus, nous avons posé 3 questions à Fabiola Moreau, chargée de médiation et de communication à VLIPP.
Quel est le but de ce jeu ? S’agit-il d’apprendre à fabriquer des « fake news »? Ou au contraire à les repérer et les déjouer ?
L’objectif de la fabrique à complots est de créer un support ludique, pédagogique et divertissant qui amène à se poser des questions sur le complotisme et sur notre rapport à l’information. Pendant le parcours de création du jeu, le groupe de jeunes sera accompagné par des intervenants ayant des compétences complémentaires et une approche très participative de l’éducation aux médias. Il sera question de tester des formats et des logiques de jeux différentes, tout en ayant la contrainte du support radio. Nous ne sommes pas des experts des fake news ou du complotisme et n’attendons pas des jeunes participants qu’ils le deviennent mais c’est certain que les échanges nourriront leurs esprits critiques et leurs compétences pour décrypter l’information. Un temps de décryptage est d’ailleurs prévu et sera animé par l’association Fragil. Concernant le but du jeu de la fabrique à complots, il sera décidé par les jeunes pendant leur parcours de création.
Pourquoi avoir choisi la radio pour parler de ce phénomène des fake news plutôt qu’un autre média ? Est-ce pour favoriser l’interaction ?
Le Vlipp est un média vidéo et c’est vrai que cela peut sembler étrange que la partie test se déroule à la radio. Pour ce projet, nous avions envie de travailler avec notre réseau de média associatif et c’était pour nous l’occasion de faire tester un nouveau support à nos bénévoles. La question de l’interaction est effectivement très intéressante et ouvre des perspectives de création qui seront sûrement exploitée. De plus, la radio est effectivement un format moins chronophage que la vidéo, surtout que le projet se déroule sur une courte période. La première partie se déroulera bien à la radio mais il s’agit de la première partie, le projet ne s’arrêtera pas là…
Vous avez ciblé les jeunes pour réaliser ce jeu ? Pourquoi ? Sont-ils plus vulnérables aux fake news ?
Il est vrai que certains jeunes véhiculent des fake news mais les nouvelles générations sont nées avec les réseaux sociaux et sont beaucoup plus vigilantes que leurs parents ! De plus, le Vlipp est un média crée par et pour les jeunes. On peut le voir à travers nos bénévoles et sur les campus de l’Université, la jeunesse s’engage et de beaucoup de façons. Malheureusement, elle est très peu valorisée et souvent décrédibilisée. Nous savons que ce genre de projets intéresse les jeunes et plus particulièrement les étudiants car il leur permet de lutter contre le complotisme, tout en gagnant en compétences et en faisant des rencontres. Il nous semblait pertinent de proposer aux jeunes de créer ce support qui s’adressera lui aussi à des jeunes puisqu’il sera relayé également dans les écoles. Le Vlipp se sert habituellement de son média pour valoriser la parole des jeunes. Avec la fabrique à complots, on espère attirer un public plus large et on teste une nouvelle manière de porter la voix de la jeunesse !
Propos recueillis par Thierry Bercault
Crédit photo : @ Fatma Ben Hamad / France 24