Ce jeudi 2 octobre marquait l’ouverture de la nouvelle saison des évènements du Club de la Presse de Nantes Atlantique. Après un apéro de rentrée riche en retrouvailles début septembre, le temps des rencontres et des discussions sur notre métier est venu ! Avec en ouverture, une table-ronde sur le traitement des sujets climatiques, entre journalistes, entreprises et médias. Compte rendu de Benjamin Robert.
Premier constat : l’ouverture de la rubrique environnement
Cette table ronde riche en constat, en possibilités d’action, était animée par Sophie Podevin, journaliste scientifique au club de la Presse.
Pour ouvrir les débats, Lola Beauvillain, qui travaille à la communication d’EDF depuis 2009, a noté une bascule depuis 2022 avec la guerre en Ukraine. La question énergétique n’est alors plus traitée seulement sous l’angle du prix de l’électricité, ou de la dualité entre nucléaire et énergies renouvelables : l’énergie devient aussi une question de souveraineté pour l’Europe.
2022, c’est aussi l’année des dernières élections présidentielles, et de la création de l’association nantaise Expertises Climat par Célia Gautier. Et pour cause, la seule question liée au climat posée sur les plateaux télés à ce moment-là ressemble de manière assez caricaturale à “Est-ce que vous allez plutôt développer le nucléaire ou les énergies renouvelables ?“. Mais la pollution, l’alimentation, ou encore la santé et le pouvoir d’achat sont aussi des domaines totalement liés au changement climatique ! Depuis 3 ans, Expertises Climat propose ainsi aux journalistes de les former sur les enjeux actuels autour de l’environnement et du climat en les mettant en relation avec des experts et expertes du sujet. L’association propose également des formations de mediatraining pour les scientifiques.
De son côté, la journaliste Hélène Huteau, qui fait partie de l’Association des journalistes en environnement (AJE), n’est pas venu à la table ronde les mains vides. Elle conseille à tous le livre écrit par deux consœurs de l’association, “Bien traiter l’environnement dans les médias” (Béatrice Héraud, Valéry Laramée de Tannenberg).

La peur du greenwashing
Julie Reux, journaliste spécialisée dans le vin, a fondé en 2021 Vinofutur, revue consacrée aux futurs du vin. Elle se méfie maintenant avec un regard acéré des potentielles pratiques de greenwashing des domaines viticoles. “Des domaines ont parlé de vin ‘sustainable’ car l’étiquette était plus petite et la bouteille plus légère“, livre-t-elle amusée.
Là aussi, il y a des ressources à disposition, comme le guide anti-greenweshing de l’Ademe. Depuis 2022, Célia Gautier note aussi des améliorations (présentation de la météo remise dans le contexte du changement climatique chez TF1, services sciences/planète plus conséquents dans les rédacs comme au Monde…), même s’il y a aujourd’hui un retour de bâton : depuis la dissolution, l’environnement est devenu (encore plus) une marque de clivage politique.
Rien de mieux que des échanges questions-réponses avec le public pour finir ce débat sur une phrase marquante. “Il faut rendre la rationalité sexy”, comprendre : utiliser les émotions pour faire passer un message scientifique !
Benjamin Robert