Communiqué de presse – 11 avril 2016
Manifestation contre la loi Travail : les journalistes pris pour cibles
Samedi 9 avril, à Nantes, lors de la manifestation contre le projet de loi El Khomri, plusieurs journalistes ont été agressés physiquement. Le Club de la Presse Nantes Atlantique dénonce ces violences intolérables.
Les faits se sont déroulés au début de la manifestation. Un groupe d’une dizaine de jeunes, tout d’abord, s’en sont pris aux deux journalistes de BFM TV. Ils ont voulu s’emparer de leur matériel. L’un de nos confrères a reçu un coup de poing à la machoire.
Un peu plus tard, au moins 6 journalistes (photographes et reporters d’images TV) ont également été pris pour cibles par un groupe de manifestants qui leur ont lancé des projectiles (bouteilles et pierres). Une quarantaine de jeunes, en grande majorité cagoulés, les ont ensuite poursuivis, en les caillassant, dans les rues de la ville.
Dans les rangs des manifestants, certains se sont réjouis ouvertement de ces aggressions, en qualifiant les journalistes de “charognards” et de “collabos à la solde du pouvoir”. Et manifestement, rien n’a été fait pour empêcher ces actions collectives.
Selon les témoignages des journalistes présents, ces groupes de jeunes manifestants sont des casseurs, loin des préoccupations des opposants à la loi travail. Certains pointent aussi du doigt un manque d’effectif policier, pour encadrer une telle manifestation.
Ces comportements nous inquiètent au plus haut point. Depuis deux ans environ, les journalistes sont de plus en plus victimes d’aggressions et d’insultes, lors de l’exercice de leur profession. La radicalisation des actions, la montée de la violence et l’utilisation de certaines armes font craindre le pire. Il faut savoir que, quelques jours plus tôt, toujours à Nantes, des bouteilles remplies d’acide ont été jetées sur des CRS.
Le Club de la Presse Nantes Atlantique tient à exprimer tout son soutien aux journalistes victimes de ces violences. Nous recommandons à nos confrères et consoeurs la plus grande prudence, lors des prochaines manifestations.
Bien sûr, nous dénonçons fermement ces actes et interpelons les organisateurs, ainsi que les participants à ces manifestations, pour leur demander de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour que ces faits ne se reproduisent pas.
Le conseil d’administration du CPNA
Bonjour,
J’ai croisé ce 31 Mars un cameraman, il me semble de Ouest France, qui a reçu un tir flashball dans le bras.
Dénoncez-vous également les pratiques des forces de l’ordre qui ne distinguent plus manifestant, journaliste, ou “casseur”?