Quel statut choisir lorsque l’on est journaliste rémunéré à la pige ? Comment démarcher les rédactions ? Comment s’organiser dans son travail ? Thierry Butzbach, journaliste et auteur du livre “Profession journaliste indépendant” a répondu à toutes ces questions et bien d’autres encore lors d’un atelier organisé le 15 novembre au Médiacampus à destination des adhérents du Club de la Presse Nantes Atlantique.
Voilà 20 ans qu’il pige régulièrement pour des journaux. Il écrit pour des titres aussi divers que Moto Journal, Stratégie Logistique, Maires de France, Ouest France, Presse Océan pour ne citer qu’eux. Il a été Président et trésorier de l’association Profession : Pigiste et enseigne dans des écoles de journalisme à Lille et Lannion. Autant dire que Thierry Butzbach connaît toutes les ficelles du métier et les pièges à éviter.
Parmi tous les bons conseils qu’il a pu donner lors de cet atelier-formation, le 15 novembre dernier, nous en dévoilons trois…
Etre pigiste salarié, c’est garder sa liberté d’indépendant tout en ayant les garanties du salarié
Thierry Butzbach, journaliste
Le statut de salarié et rien d’autre
Premier conseil : il vaut mieux se faire rémunérer comme salarié plutôt que comme correspondant local ou auto-entrepreneur, toucher un salaire plutôt que des droits d’auteur et éviter le portage salarial à cause des charges patronales et salariales qui divisent par deux votre salaire.
“Etre pigiste salarié, c’est garder sa liberté d’indépendant tout en ayant les garanties du salarié“, indique Thierry Butzbach. Principales garanties : un 13ème mois, des congés payés, une prime d’ancienneté, un maintien du salaire en cas de maladie, de maternité ou d’accident du travail, des indemnités de licenciement, le droit au chômage, un accès à la formation ou encore le droit de faire jouer la clause de cession ou la clause de conscience.
Obtenir sa carte de presse
Deuxième conseil : demander sa carte de presse pour justifier de son ancienneté dans la profession, obtenir une rémunération basée sur la grille de salaires de la convention collective des journalistes et faire valoir son crédit formation auprès de l’AFDAS. Il suffit de trois bulletins de salaire pour faire la demande, possible en ligne.
En cas de litige ….
Troisième conseil : prévenir les représentants du personnel et se faire aider des syndicats en cas de litige avec son employeur. Prenons l’exemple d’un employeur qui refuse de payer un article non paru. L’article L761-9 du code du travail est clair à ce sujet. Le commanditaire a obligation de payer. A noter, toutefois, que l’employeur peut proposer de diviser par deux la pige. “Acceptez mais négociez la commande d’un autre article équivalent“, conseille Thierry Butzbach.
Texte et photos : Thierry Bercault