Retour sur l’opération “Gilets Jaunes / Journalistes : osons la rencontre !”

Samedi 2 février 2019, lors de la manifestation “Acte 12” des gilets jaunes à Nantes, quatre journalistes, dont 3 adhérents du Club de la Presse Nantes Atlantique, ont participé à l’opération “Gilets Jaunes / Journalistes : osons la rencontre !”.

Pendant une heure, Samira Houari, Florence Pagneux, Thierry Bercault et Antony Torzec sont allés à la rencontre de gilets jaunes pour leur demander ce qu’ils pensaient du travail des journalistes.

Les personnes rencontrées n’ont pas émis de réticences à dialoguer avec les journalistes malgré leur défiance à l’égard de certains médias (comme les chaines télévisées) ou même nos journaux locaux qu’ils considèrent à la “botte du gouvernement”.

Elles reprochent également aux journalistes de mettre trop l’accent sur les violences et pas assez sur leurs problèmes du quotidien, de ne pas dire la vérité sur les chiffres, de ne pas aller assez dans les communes rurales (exemple avec un manifestant de Châteaubriant rencontré).

Si leurs sources d’information restent les réseaux sociaux, RT ou Brut… les gilets jaunes rencontrés ont conscience de l’urgence d’une certaine presse identifiée  “indépendante et sûre” tout en étant sensibles aux contraintes liées à notre profession. Ils se désolidarisent des violences dont les journalistes peuvent être victimes sur le terrain.

Entre espoirs et fatalisme, beaucoup ont trouvé dans ce mouvement des gilets jaunes une solidarité, “une famille” afin de sortir de son isolement. A noter, le sentiment d’une grande dépression psychologique.

Les quatre journalistes participant à l’opération estiment que l’on doit aller plus loin dans ce dialogue avec ce mouvement des gilets jaunes. Le fossé se creuse entre des citoyens éloignés de nos médias traditionnels et des journalistes trop peu présents sur les sujets de proximité et de précarité.